Radinez aux intersaisons

C'est la saison

Publié le 13 juillet 2023

Radis

Radis, Raphanus (signifiant "qui lève tôt"), pour donner du peps à votre journée ?

1992 - Le printemps touche à sa fin, les jours s’allongent et se réchauffent durant quelques heures. Quelques heures dans la terre, pour démarrer le jardin. J’ai six, peut-être sept ans. Je joue avec les lapins tandis que ma mère sort de la grange. Elle prépare sa bêche et ses griffes, une grosse et lourde pique de métal, de la ficelle et de petits bâtons de bois. Dans sa poche dépassent des sachets de graines.
Il y a des soucis, des carottes, quelques capucines et... des radis !
Elle organise avec de vielles planches de bois deux petits coffrages d’un mètre carré et nous invite ma sœur et moi à la rejoindre.
Ces petites parcelles, si nous le souhaitons seront les nôtres ! A nous d’y planter ce qui nous inspire et de nous en occuper.
Moi, je veux des choses qui aillent vite ! Je ne veux pas attendre. Je veux voir ce que ces graines vont raconter.
Les radis, je n’aime pas ça. Mais ma mère me dit que ce seront eux qui arriveront les premiers.

La saison du radis

Le radis germe vite et c’est pourquoi c’est un produit bon marché. On plante les graines tous les dix jours et les racines apparaissent tous les mois.
Cependant, on stoppe généralement du 15 juin au 15 août car la chaleur et le manque d’eau rend la racine spongieuse creuse et piquante. C’est pourquoi vous les voyez arriver au printemps, s’absenter en plein été et revenir fin septembre. Le radis aime pousser aux inter-saisons.

Tous les soirs, j’allais voir. Rien les premiers jours. Frustration. Rien les suivants. Impatience et accusations. Et puis, à la sortie de l’école comme à la sortie de terre, deux feuilles en forme de cœur. Sur toute une rangée, des duos mal assortis, certains pressés et opulents, d’autres rachitiques. Des poils urticants priant de s’éloigner et de laisser faire.
Nous engageons une chasse aux limaces pour défendre nos jeunes pousses. Bien qu’elles s’étoffent, prennent de l’envergure avec de nouvelles feuilles dentelées, les jours passent comme des heures sans jeux.
On a tiré sur quelques une, qui nous paraissaient mûres, persuadées par notre impatience à la récolte. Une pauvre petite queue de rat injustement sortie de son lit noir nous glisse des doigts. Les feuilles sont piquées de trous par endroit et nous gratifient de petites épines. Nous poussons de hauts cris indignés par tant d’ingratitude.
Enfin les tiges grossissant, laissent entrevoir un dôme rosé poussant timidement la terre.

Pourquoi manger des radis ?

Pour moi le radis, c’est une façon d’énergiser la journée. Le croquant, le piquant et les couleurs tranchées apportent de l’enthousiasme, du défis, de la tonicité ! D’ailleurs au moyen âge, on donnait du radis noir aux malades pour les fortifier...*

Peut-être que vos grands-mères vous coupaient des tranches de radis noirs qu’elles saupoudraient de sucre et vous donnaient contre la toux. Ses écorces étaient utilisées comme rubéfiant en cataplasme sur les entorses et les foulures. Son suc fraîchement extrait utilisé comme sédatif nerveux, tonique respiratoire, pour traiter le foie, les rhumatismes, l'arthrite et l’eczéma !
Le radis est riche en potassium, soufre et calcium et contient de la vitamine C. Pourquoi c'est intéressant ? parce que le potassium permet à votre cœur, vos muscles et votre cerveau de bien fonctionner.  Le soufre lui, intervient dans la fabrication des tendons, os et cartilages.

Et enfin, le radis est un excellent coupe-faim !

Le radis signifiait les débuts des récoltes de trésors dans le jardin. Les ai-je mangé ? Bien sur que non.
Mais le plaisir de les ramasser et de les porter à la table était suffisant.
Les carottes allaient venir. Et elles, oui, je pourrais les sortir de terre, les rincer sous l’arrosage et croquer leur sucre et leurs fibres dans les rayons d’un soleil de juin.

Cuisiner le radis

Kimchi - pour les amateurs de piment et de croquant

Le kimchi est la base de la gastronomie coréenne. C'est l'art de fermenter les légumes. Généralement le chou et le radis. C'est une préparation qui demande un peu de temps mais qui est facile à faire et surtout qui permet de conserver longtemps les aliments (deux à trois mois au frais). On peut le manger seul ou mélangé avec du riz, pour assaisonner les sandwichs, les mijotés de viandes et de légumes, les salades...

Je vous conseille de suivre cette recette

Carpaccio de radis - pour agrémenter les sandwichs et les salades.

Couper les radis en fines lamelles avec un couteau ou à la mandoline (ustensile de cuisine pour trancher les légumes). Les saler et les incorporer à vos préparations. Vous pouvez ajouter quelques gouttes de citron et de la ciboulette.

Potage de fanes - excellent à la sortie de l'hiver

Ma soupe préférée, est la soupe d'ortie. Mais en ville, c'est difficile de s'en procurer. Alors le potage de fanes de radis fait un bon compromis. Il est un peu moins doux, un peu moins savoureux mais on ressent tout de même en le buvant, la minéralité des feuilles, les saveurs herbacées et fortifiantes. Il suffit de bien rincer les fanes. Dans une casserole mettre deux gousses d'ail, un oignon coupé en quatre et deux petites pommes de terre coupées en deux (pour créer un aspect onctueux et homogène), du sel et recouvrir d'eau froide. Quand l'eau se met à bouillir, baisser le feu pour faire une petite ébullition et ajouter les fanes. Mixer dès que les pommes de terre sont cuites. Les fanes n'ont pas besoin de cuire longtemps. Il faut simplement retenir que plus on les laisse cuire, plus elles dégageront de l'amertume et perdront de la richesse gustative.

Soyez créatifs selon vos préférences :

  • plus de fraicheur avec des herbes (type menthe, coriandre, aneth)
  • plus de piquant avec du gingembre
  • plus de gourmandise avec des anchois et des champignons
  • plus de minéralité avec des algues

Sauté de fanes et radis rôtis - un repas complet avec une botte

C'est l'astuce que je vous propose dans mon réel sur Insta "j'ai une minute pour vous faire aimer les légumes" (pensez à vous abonner 😉)